Ça y est, j'ai accepté l'invitation de Jacques, nous partons vendredi pour le parc du W. Alors, ça me laisse un peu de temps pour profiter de l'autre invitation; celle de la famille Adjahi qui propose de m'amener voir leur domaine familial au village natal de Joseph. C'est à Tanvè à quelques cent cinquante kilomètres au nord de Cotonou en plein cœur du royaume du Dahomey. Le trajet pour s'y rendre qui dure habituellement deux heures, en a pris deux de plus cette fois à cause des travaux majeurs de construction de la seule voie d’accès nord pour entrer et sortir de Cotonou. Ah, ces chers travaux de voirie... ça vous dit quelque chose?
Aussi, pendant que madame Adjahi faisait ses courses à la ville d'Abomey, j’ai décidé tué le temps en allant visiter les deux derniers palais royaux encore existants devenus musées aujourd'hui. Les palais sont formés de plusieurs édifices dont ceux renfermant les appartements de la famille royale et les tombeaux des rois. Les cours intérieures sont très jolies et j'ai appris que c'est là que plus de 10 000 courtisans ont cherché à tomber dans les bonnes grâces du roi; le dernier roi de Dahomey s’étant rendu aux français à la fin du 19ieme siècle après une guerre qui dura plusieurs décennies.
D'autre part, les rois du Dahomey étaient réputés pour être particulièrement cruels. Pour se défendre contre les français, les rois achetaient des armes aux allemands, très présents au Togo. Chaque souverain était un être sacré qui cumulait les pouvoirs temporels et religieux et qui avait droit de vie ou de mort sur ses sujets. Aussi, les prémices de base du royaume étant l’extension du territoire, il y régnait un climat de guerre permanent. D'ailleurs, à son apogée, le royaume s’étendait du Ghana au Nigéria. De plus, du fait d’être constamment en guerre, plusieurs prisonniers ont été vendus comme esclaves. On y faisait aussi du troc; un canon était échangé contre quinze hommes forts ou vingt et une "jeunes filles aux seins pointus et fermes".
La place des femmes n’est pas négligeable au royaume du Dahomey; le roi Guézo( mort en 1858) a d'ailleurs déjà eu l’idée de créer une armée de femmes, à l’origine des amazones, en hommage aux guerrières de la mythologie grecque. Animées d’un grand courage et supportées par beaucoup de boisson, ces femmes se battaient sans peur et effrayaient énormément leurs adversaires. Elles étaient attachées à la garde personnelle du souverain et l’on dit même que plusieurs d’entre elles se sont suicidées en se jetant à la mer pour éviter de se rendre, lors de la déportation du roi Béhanzin en 1894!
Le roi Gdbélè , dont j’ai visité le tombeau, avait plus de 4000 femmes, certaines d’entre elles encore vierges, le roi n’ayant jamais eu besoin de leurs "services". À sa mort, plus de 200 de ces femmes se sont volontairement fait enterrer vivantes auprès de leur défunt époux. L’histoire raconte également que 41 choisirent de se sacrifier en ingérant un poison mortel avant les funérailles.
Les photos étant interdites à l’intérieur du palais, je ne peux que vous montrer l’extérieur, mais croyez moi, la vie ici devait être assez particulière; la guerre, le droit de vie ou de mort sur quiconque par le roi, la pauvreté extrême des exclus s'ajoutant aux conditions de vie déjà difficiles. Site protégé par l’UNESCO, la visite des palais des rois du Dahomey vaut vraiment le détour.
P.S. certaines infos viennent du guide Lonely Planet, d'autres de la guide, Rose.
Édition: Philippe Gay
3 commentaires:
Toujours aussi intéreesant, Patrick.
Bravo et bonne route.
PS: J'ai bien hâte de connaître les détails de ton séjour dans le Parc W.
un colonialiste ne dit jamais toute la verite le respet pour tes ayeux commence par sois meme les tiens et les miens on traiter dans le bien ou le mal c etait les traditions aujourd hui ton eritage nois a conduit a des crime humanitaire ca c est le present..................
C‘est l’occasion de rappeler aux visiteurs de l’Afrique que l’on peut vous montrer le chemin de l’hôtel, du marcher ou d’un site touristique mais jamais celui de l’amour, jamais dis-je encore celui qui pousse votre cœur à vouloir faire l’humanitaire .soyez vous-même lorsque l’on vous refuse de prendre une adresse d’une association ou d’une ONG.
Restez vous-même lorsque vous voulez rencontrer un responsable d’une association ou d’une ONG ne serait ce que pour vous informer.
Et retenez ce –ci « le bonheur est dans une larme qu’on essuie, un sourire qu’ont fait naître un pauvre qu’on aide » (Maxence. V. Mersch)
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