vendredi 8 mai 2009

Rencontre à Kandi


Lundi le 21 avril, la balade dans le parc du W maintenant derrière nous, mon nouvel ami Jacques retourne au travail. Il doit d'abord rencontrer le commandant Ballo, directeur du parc, et j'y suis aussi invité. Nous nous rendons pour 9h dans les bureaux de la direction générale ou nous sommes attendus et, sans attendre, nous voilà assis à son bureau. Les formalités sont de courte durée et "déjà" Jacques me présente comme son collègue de l’Université de Sherbrooke.



M. Ballo semble vraiment avoir le parc régional du W à cœur, la discussion est très intéressante et je me permets même quelques interventions. Il nous parle de la situation du parc, de ce qui a été fait jusqu'à maintenant et il ose même nous parler des problèmes auxquels le parc fait face présentement. Comme je l’ai mentionné dans mon billet sur le parc, l’Union Européenne a investi, via le programme Écopass, sur une période définie qui s’est terminée en juin 2008. Depuis, les moyens manquent et la situation se détériore. De plus, plusieurs ONG essaient de développer la région en périphérie du parc, mais sans Écopass le travail ne peut pas donner les résultats escomptés.

Ce qui m’amène à vous parler de la mission de Ricerca e Cooperazione chapeauté par Elena Roffi, chef de projet(voir le site web dans les liens pertinents). Pour sa part, la moitié d’un projet de trois ans sur le développement de la périphérie du parc, est déjà passée. La mission intervient à trois niveaux; celui de l’éducation des citoyens de la périphérie, celui de l’aide au développement économique local et celui du marketing de l’écotourisme périphérique.


Au niveau de l’éducation, des intervenants font la tournée des écoles de la région dans le but de sensibiliser les enfants à l’importance de protéger cette réserve unique de la biosphère. En éduquant les jeunes on cherche par le fait même atteindre leurs parents qui prendront conscience à leur tour, de l’importance du parc pour leur région. Le programme organise aussi des stages à l'intérieur du parc ou ils ont la chance de voir les animaux dans leurs habitats naturels en plus du travail qui est accompli dans la réserve. Ce travail de sensibilisation a pour but de réduire le braconnage et le transumage qui sont souvent faits par nécessité et non, il faut bien le mentionner, pour s’enrichir.


En ce qui concerne le développement local, le projet vient en aide aux habitants de la périphérie du parc pour leur permettre d'améliorer les techniques agricoles, pour aider les petits entrepreneurs locaux à transformer, sur place, le produit de leurs cultures et pour impliquer tous les agents économiques de la région à agir dans un but commun. De plus Ricerca e Cooperazione possède un petit fond servant à financer certains des projets les plus prometteurs.



Le marketing de l’écotourisme périphérique a pour but de monter un cadre favorable à l’accueil des touristes qui viennent dans la région, principalement pour visiter le parc. Leur travail est de faire de la formation pour favoriser le contact entre citoyens locaux et touristes. Beaucoup de ces touristes aiment bien vivre l’expérience de passer quelques jours dans des familles africaines. Pour ce faire, la mission a par exemple aider à monter un réseau de résidences organisées pour ce commerce et à mettre en place des moyens d'assurer la sécurité des voyageurs. Ils aident aussi les artistes locaux à faire la promotion de l’art africain dans un climat convivial en essayant de réduire la pression des vendeurs de rues. Un demi million de citoyens vivent dans la périphérie du parc et cette réserve de la biosphère à le potentiel de devenir le moteur économique de toute la région. Par contre, les moyens financiers du parc ne permettent pas, pour l’instant, d’offrir un produit touristique compétitif avec le Sérengeti, par exemple. Une grosse partie du travail accompli ne peut pas donner son plein rendement aussi longtemps que le W n'offrira pas un produit facilement accessible, sécuritaire et de qualité équivalente ou supérieure aux autres destinations comparables.

Édition: Philippe Guay

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