Samedi matin, le 18 avril 6 h. Nous quittons très tôt pour le W, car les animaux vont s’abreuver au plan d’eau avant que la chaleur ne frappe. C’est justement avant la saison des pluies qu’il est le plus facile de les voir, car les plans d’eau se font rares. Dans le parc, à cette période-ci de l’année, il ne reste que cinq ou six endroits non asséchés. Nous commençons donc par nous pointer à la mare Barabou ou les éléphants sont souvent présents. En chemin, nous croisons quelques antilopes et des babouins. Arrivés à la mare, les gardes sur place nous disent que nous venons de manquer les éléphants par moins d’une heure. Dommage, mais on a quand même eu droit aux crocodiles comme prix de consolation. Pas si mal !
Un peu plus tard, direction le point triple, c’est là ou se rejoignent les frontières du Niger, du Burkina et du Bénin. À cet endroit, le projet Écopass a construit un gros campement éducatif et hôtelier en 2006. Par contre, personne ne s’est proposé pour prendre la concession hôtelière c'est pourquoi le camp est resté désert depuis sa construction, à l’exception de quelques semaines par année ou des cours y sont donnés. De notre côté, déception; pas d’animaux à l’observatoire du point triple. Nous poursuivons donc vers la mare Sapingou ou une pompe activée par des panneaux solaires, permet d’approvisionner le bassin en eau. Quelques antilopes y boivent, mais rien de plus.
Nous continuons notre route vers le camp des chutes de Koudou, l’endroit ou nous passerons la nuit. Sur cette route, nous avons enfin pu voir beaucoup d’animaux, plusieurs sortes d’antilopes, trois sortes de singes, des phacochères, des buffles, mais pas d’éléphant. Sur le chemin nous avons eu à traverser une rivière asséchée car le pont existant n’était plus sécuritaire. Notre chauffeur, Augustin, ne l’a pas aimé du tout, car il a réussi de justesse à passer. Bon, s’il avait fait réparer le 4x4 de son camion, la question ne se serait pas posée, mais...! Nous l’avons donc appelé le trou à Augustin.
Le camp est vraiment un endroit paradisiaque.Les tentes sont installées sur des plateformes avec salle de bain complète à l’arrière, le tout situé sur un cap de roche avec une superbe vue sur la rivière partiellement asséchée dont on dirait un petit lac. Un bon petit lunch nous est servi et après la bouffe, la sieste. Comme Jacques et moi voulons absolument voir des éléphants la sieste sera pour plus tard au grand désespoir d’Azuma notre guide.
Nous repartons donc vers le point triple, zone ou l’on a vu le plus d’animaux. Tout juste avant d’arriver au trou à Augustin, le camion s’arrête, comme un cheval qui ne veut plus avancer. Azuma nous dit que nous irons à la marche traquer les lions et les éléphants. Wow! C’est en le suivant que nous apercevons des traces qui semblent relativement fraiches... de lion et d’éléphant. Jacques commence à se faire un peu de mauvais sang, et avec raison. Après tout, on est quand même en train de marcher, sans arme, dans la savane africaine à la recherche d'animaux sauvages! On décide donc de retourner au camion pour poursuivre notre chemin de façon un peu plus sécuritaire. Après plusieurs longues minutes de discussion, on se rend compte qu’Augustin refuse absolument de traverser le trou par peur de rester pris.
Jacques a finalement pris les choses en main et a réussi à faire revenir Augustin sur sa décision. Nous traverserons le trou. Cool! Nous retournons donc au point triple et les animaux sauvages sont magnifiques. Peu après il est temps de retourner vers le camp pour la nuit. Mais on avait oublié quelque chose. Il fallait repasser par le trou et cette fois...nous somme restés coincés. Augustin ne la trouvait pas très drôle, mais quand y'a du bon jus de bras, «oui, oui, toi aussi tu pousses Azuma », y'a pas de problème. Et hop vers le camp pour le diner.
Arrivés au camp, bien entendu, nous avons encore une fois manqué les éléphants par une heure. C'est bizarre, je commence à penser que c’est la ligne à répéter pour que les touristes gardent espoir de voir ces discrets pachydermes. Mais bon, après une première journée dans le parc, même si je n’en ai pas vus ni de lions, je ne me trouve vraiment pas malheureux au contraire, je trouve cet endroit absolument génial. On se fait servir un super poulet bicyclette sauce à la moutarde de Dijon (même au bout du monde on peut manger comme des rois), et puis c’est le dodo, car 12 heures de tape cul dans un 4x4, ça épuise. Bonne nuit.
Édition: Philippe Guay
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