vendredi 20 mars 2009

Lundi 16 mars,retour sur Dakar :Soirée assez particulière


Après un long périple dans le nord du Sénégal puis sur le bord de la frontière avec la Gambie, je suis revenu à Dakar pour une courte escale avant de prendre le bateau pour la Casamance qui se situe au sud de la Gambie. Je loge présentement chez Véronique, une amie de Patrick, le gendre de Jean-François. Elle opère un très joli « Bed and Breakfast » dans un beau petit quartier de la ville. Pour le prix d’une chambre dans les petits hôtels bidons du centre, je me retrouve dans une belle petite villa tout près de la corniche qui longe la mer. Et puis ça fait du bien de coucher dans un endroit ou le lit est confortable, ça sent bon et les gens sont sympathiques.


Laissez-moi-vous parler de ma journée. J’ai un peu l'impression d’avoir fait le tour des attrapes touristes aujourd’hui, car bien sûr, en Afrique aussi il y en a. D’abord la nuit dernière, nous avons couché à Saly que l’on pourrait comparer à Pattaya en Thaïlande, et oui le bordel au bord de la mer !Fait intéressant, il est aussi fréquent de renconter une femme toubab avec un sénégalais qu’un homme toubab avec une sénégalaise, vive l’égalité des sexes !


Au lever, on se dirige vers l’ile des coquillages au sud de Saly, près de la frontière avec la Gambie. Selon le guide (le livre et non Aboo), tout dans l’ile est fait de coquillage. À l’arrivée bien sur, même si j’ai déjà mon guide(Aboo cette fois ci !), on tente de m’en faire engager un local; et comme c’est le syndicat des guides locaux qui gère le tout, Aboo doit se retirer de la discussion pour que je prenne ma décision sans qu’il soit à mes côtés pour m’influencer. Cette fois, j’ai été fort et j’ai dit non," mais pour qui me prenez-vous, je sais que je suis un toubab mais y a des limites !". Nous traversons donc le pont qui nous mène à l’ile et lorsque nous arrivons,nous nous apercevons qu' au lieu d’y avoir du sable sur le sol, ce sont des coquillages. Mais c’est la seule différence que j'ai remarquée par rapport aux petits villages vus auparavent. De plus il y’a une multitude de petites boutiques d’art africain qui vendent les mêmes choses que j’ai vues dans toutes les autres petite boutiques du pays. Un fait intéressant de cette visite, c’est qu’Il y a, sur une ile voisine, le seul cimetière mixte catholique et musulman du Sénégal. Les sage prétendent que du fait que les deux religions se côtoient en ce lieu, les mort qui y sont enterrés vont directement au ciel, matière à réflexion…



Nous continuons notre route vers le lac rose, un lac d’eau salé situé près de Dakar. Le fond du lac contient 1.5 mètre d’épaisseur de sel et l’équivalent d’eau, un peu comme la mer morte. Les gens y viennent pour se baigner et se laisser flotter ,du à la forte concentration de sel. Les algues qui sont dans le lac donnent l’impression que l’eau est rose, vraiment particulier. Encore une fois, les petites boutiques d’art africain que l’on retrouve dans tous les sites touristiques se font forte concurrence. Je me fais attraper par un mec qui se dit chef du village. Il me demande mon nom et je lui réponds: " Patrick"." Mon ami,dit il, viens juste regarder " . Par politesse j’acquiesce et entre dans sa boutique. Il était déterminé à me vendre quelques chose mais vu la place restreinte de mon bagage et le fait que je suis en Afrique pour un bon bout de temps, je ne peux me permettre trop d’achat donc je ressors bredouille. Aussitôt, tous les autres vendeurs m’interpellent : « Patrick mon ami, tu as visité sa boutique, vient donc voir la mienne », vous voyez le topo!

En soirée, je décide d’aller souper au resto-bar non loin d’où j’habite, un café terrasse ou un band live se produit tous les jours. Le lundi, c’est la soirée jazz et j’ai eu droit à une prestation du band Baobab( comme l’arbre) qui jouait un jazz africain vraiment sympathique. Comme j’étais assis seul, un homme vêtu d’un boubou me demande s’il peut partager la table. Un type vraiment intéressant qui m’a parlé de son pays et des tensions politiques dues aux élections municipales du 22 mars.A propos des élections, vous vous souvenez quand je vous parlais du rassemblement politique dans le billet sur le parc du Djoudji ou j’ai vu le président. Et bien, en lisant le journal de lundi, j’ai appris que durant le séjour du chef d’état à St-Louis, des émeutes ont éclaté dans la ville et des bagarres à l’arme blanche et aux fusils ont eu lieu entre les différents groupes politiques. Morale de cette histoire, il faut se tenir loin des rassemblements politiques ici, ce n’est pas mon débat.
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J’ai donc eu une longue discussion avec Jean-Pierre, un journaliste d’une radio communautaire de Dakar,Sénégalais qui a habité plus de trente ans en France et en Italie mais qui a décidé de retourner vivre dans son pays depuis une dizaine d’année. Il me dit que chaque jour depuis son retour il y a cinq ans, il se demandait pourquoi il était revenu au Sénégal. Mais en même temps sa petite voix lui disait qu’il fallait rester.
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Un petit groupe prend place à la table voisine, des français toubab et un couple de noirs. On aurait dit que l’homme noir était tout droit sorti d’un film: il était très grand et habillé de manière impeccable, vraiment impressionnant. Mon nouvel ami Jean-Pierre qui le connaissait se joint à eux et en moins de deux, me voici assis à leur table à discuter de politique française, américaine, canadienne et africaine. Cet homme était Ousmane Lo qui conteste le poste de maire de Rufisque, une petite ville en banlieue de Dakar (il est en tête dans les sondages). La discussion est très intéressante mais cet homme est plutôt discret et écoute ce que tout le monde dit sans trop s’impliquer. Puis tout d’un coup il me demande:" et toi Patrick pourquoi as-tu quitté le monde de la finance ?"(car j’en avais parlé avec Jean-Pierre). Je m’assoie à côté de lui et commence a lui exposer ma vision des choses.A son tour, il commence à m’expliquer la situation des finances de sa ville gérée par le maire actuel. Sans entrer dans les détails, c’est toujours le même discours, il y a de l’argent qui disparait. La ligne "dépenses diverses" sur les états financiers de la ville compte pour un énorme pourcentage du budget( plus de 30%), et bien sur cette ligne comporte des dépenses non justifiées !En espérant qu’advenant une victoire de M. Lo, ce champ de dépense réduira ou, qui sait, sera peut-être éliminé. Bonne chance M. Lo!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

superbe j'adore ce cimetiere mixte de Joal , qu'il en existe partout dans ce monde !!! merci

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