Ici il y a l’histoire plutôt triste de l’ancien bateau, le Djoolla, un navire assez vieux et mal adapté pour la mer, il faisait la navette depuis plusieurs années. D’une capacité de 500 passagers il a coulé au large des côtes de la Gambie le 26 septembre 2002 lors d’une nuit de tempête, il faut savoir qu’un des deux moteurs était en panne. Le bilan officiel est de 1800 morts et 64 rescapés. Officieusement ont a parlé de plus de 2000 décès car certains employés du bateau avaient le droit de faire monter des passagers qui n’entraient pas dans les chiffres officiels. La majorité des personnes qui ont péri en mer étaient les étudiants aux hautes études qui rentraient à Dakar pour le début des classes. Il n’y a pas une famille de la Casamance qui n’a pas été touchée par la pire catastrophe maritime du Sénégal. La région a perdu une génération de jeunes bien scolarisés.
Le nouveau bateau n’est pas très bien vu en Casamance car il n’est pas bien adapté pour le transport de marchandises ce qui nuit à l’acheminement des produits de la région vers Dakar. De plus avec un coût de 10 500 cfa pour les sénégalais et 15 500 cfa pour les toubabs, ce bateau rend le voyage beaucoup trop dispendieux pour beaucoup de résidents, alors que le coût était de 3000 cfa avant. Les gens sont encore une fois frustrés car il est plus un bateau de touristes, qu’un outil d’aide au commerce de la région. Selon plusieurs, du fait qu’il est neuf, il aurait pu être mieux conçu et servir à la fois au tourisme et au transport. Depuis 2002 deux autres petits bateaux rapides, le Kasumay et le Willis, assuraient la liaison mais presque uniquement pour les touristes et les gens fortunés.
Comme nous passons 14 heures sur ce bateau, il est certain que nous allons consommer quelques bières, ce qui a facilité la rencontre avec beaucoup de gens intéressants. D’abord Joe et Casey, un couple d’américains très sympathiques. Joe est étudiant a Dakar, avec une bourse, il étudie le wollof, le français et la culture sénégalaise, dans le but de terminer une maitrise en éducation internationale. Dimitri, Josianne et le petit Ethan qui courrent partout, une famille métis française, fut une autre rencontre très intéressante. Dimitri fait de l’import export entre la France et le Sénégal ainsi que la Côte d’Ivoire.
Après avoir essayé de dormir sur un banc moyennement confortable et une télévision écran géant à six pouce du nez, nous sommes montés sur le pont vers 6 h 30 pour attendre le lever du soleil en mer. Encore une fois un superbe spectacle et, avec le soleil, ont aperçoit les côtes de la Casamance au loin. Le bateau tourne pour entrer dans le fleuve Casamance et atteindre Ziguinchor. A peine passé l’embouchure nous avons droit à la danse des dauphins qui suivent le bateau en faisant des pirouettes dignes des meilleurs Gymnastes. En remontant le fleuve sur près de 60 km, on apperçoit des petits villages de pêcheurs pour terminer à Zinginchor vers 10 h 30.
Édition: Véronique
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