mercredi 25 mars 2009

En Pirogue dans les bolongs


Jeudi le 19 mars, lever tôt pour se rendre à l’embarcadère Basilie, point de départ pour une journée dans les Bolongs en pirogue. Les bolongs, se sont les plans d’eau, c’est la région de l’arrière pays, la mer qui pénètre la Casamance par le fleuve, s’étire pour donner place à plusieurs petites ramifications à l’intérieur des terres, ce qui procure un terrain rempli de petites iles et de bras de terres. Nous prenons place à bord d’une grande pirogue en bois, plus de dix mètres, je dis nous car je partage cette expédition avec un groupe de français du Club Med. « Son de tambours… » Je vous présente Papis notre guide pour la journée, un casamançais dont la famille musulmane c’est installée dans le petit village de Cachouane il y a plusieurs générations de ça. Un chic type qui s’exprime d’un français impeccable et qui a toujours une belle petite histoire drôle, ce qui contribue beaucoup à rendre cette journée merveilleuse.



Les Palétuviers, selon Papis le seul arbre capable de pousser dans l’eau salée, aussi appelés les Mangroves, longent tout ces petits bras de mer dans lesquels nous naviguons. Ici cet arbre est utilisé dans sa totalité. D’abord les branches et les racines servent à faire les faux plafonds des maisons traditionnelles. Le faux plafond est installé pour prévenir des risques causés par un incendie dans les toits de chaume. Si une toiture prend feu, ce faux plafond est la seule protection dans l’éventualité d’un effondrement de cette dernière. Et la raison d’utiliser ce bois est du au fait que l’arbre pousse dans l’eau salée donc les termites ne peuvent s’y attaquer. Des petites huitres s’attachent au tronc des arbres, la partie qui baigne dans l’eau. On coupe les mangroves pour collecter ce met qui est un petit régal. On met la branche au feu, l’huitre s’ouvre par la chaleur et puis on déguste. Avec l’écorce les villageois faisaient des infusions pour se protéger de la lèpre. L’importance de cette ressource crée donc une surexploitation ce qui résulte en problème d’érosion le long des berges. Il y a un programme de reboisement en place mais encore une fois, les ressources manquent.



Nous naviguons tout près d’un petit village dont j’oublie le nom. La particularité de cet endroit, nous explique Papis, est du au fait que le sol rejette les morts. Quand les gens cadavrent, expression qui fait sourire tout le monde, s’ils sont enterrés sur l’ile, et bien le lendemain matin le corps remonte à la surface. Il y a plusieurs générations que le phénomène n’a pu être vérifié mais selon certains géologues, le phénomène pourrait être possible parce que la nappe phréatique est peu profonde. Les villageois qui décèdent sont transportés et inhumés sur l’autre berge. De la plage si l’on creuse un tout petit peu on trouve de l’eau douce et cela est vérifiable bien que l’eau salée ne soit qu’à quelques mètres.



Depuis les problèmes dans la région, l’armée sénégalaise a installé un point de contrôle à l’entrée du village de Élinkine, notre premier arrêt. Sympathique village de pêcheurs, il est peuplé de plusieurs ethnies comme les Sérères, les Lédous mais aussi de guinéens, de ghanéens et de gambiens. Bien sur il y a aussi les Diolas et tout ce beau monde vit en parfaite harmonie. Histoire de se rafraichir et de faire un petit arrêt pipi, nous sommes accueillis dans le campement villageois d’Élinkine. Ces petites auberges ont été construites partout en Afrique par des ONG pour accueillir les touristes qui veulent vivre la vie de village. Ce dernier était à l’abandon du aux problèmes de la région mais un français, M. Luc Danges, y a investi ces propres sous pour le remettre en état et en est le directeur. Les revenus sont partagés entre lui et les gens du village.



C’est au village de Cachouane que notre balade en pirogue prend fin. Petit village de 300 âmes où plus de la moitié sont musulmanes, Papis fait partie de la plus grosse famille. Son père a trois femmes et 15 enfants. Comme il dit, c’est l’équipe de foot avec supporters. Dans les mentalités africaines, le nombre d’enfants c’est la richesse. Même si un homme n’a pas d’argent pour envoyer ses enfants à l’école, il est quand même considéré comme riche s’il a une grosse progéniture. Beaucoup d’enfants veut dire beaucoup de main d’œuvre donc une plus grosse capacité agricole, comme au Québec il y a 50 ans. Cachouane étant accessible par bateau ou par voiture permet à ce petit village d’être une destination recherchée par les éco-touristes. Tout le village est dans le coup pour les groupes qui y viennent, d’abord ont est reçu pour le lunch, ça fait travailler le restaurant et ses employés, il y a des petites boutiques et de se promener à pied dans le village est une expérience très enrichissante. Les gens sont avenants et ouverts au dialogue. L’argent récolté est réinvestit dans les installations communautaires comme la case santé, l’école et la salle des jeunes.





Après le repas nous avons eu droit à une séance de danse et de champs traditionnels. Cette cérémonie est la préparation au combat de lutte qui est le sport national, je vous reviendrai sur se sujet dans un billet dédié. Pour le retour vers le Cap, nous montons a bord d’un 4X4 car la piste de sable ne pourrait permettre aux voitures de se rendre à bon port. Sur le chemin du retour nous avons droit à un exposé sur la faune et la flore de la région. Vraiment les gens de Cap Safari vous organisent des circuits à couper le souffle, un gros merci à Erick et Fred.

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