Comme vous avez pu le lire, c’est avec un brin de nostalgie que je quitte le pays Dogon pour retourner à Bamako. Toutefois, ce retour ne s’est pas déroulé sans histoire! Je vous raconte. Juste avant de me préparer à quitter, j’ai emprunté la moto d’Amaghana, histoire de faire quelques emplettes pour le trajet du retour qui doit durer une quinzaine d’heures.
Au retour vers l’hôtel, je m’engage tranquillement dans le rond point de la place centrale de Bandiagara. Je n’ai pas vue l’agent de police qui est situé de l’autre côté et en passant devant lui, il me siffle et me fait signe d’arrêter, requête à laquelle j’obtempère sur le champ. Il me demande la vignette de la moto et comme vous pouvez imaginer, je n’ai aucune idée de ce dont il parle..! Devant notre impossibilité de nous comprendre, c’est à pied que je finis ma course de quelques centaines de mètres... car monsieur l’agent a décidé de saisir ma moto..!
Un petit appel à Amaghana qui vient me rejoindre. Je lui explique ce qui vient de se passer à quoi il me répond de ne pas m’en faire, qu’il sera de retour sous peu. Au bout de trente minutes, il se pointe avec sa moto et il semble que tout est rentré dans l’ordre. Il m’explique que l’amende pour se faire prendre sans vignette est de 12 500 CFA et qu’il faut par la suite acheter la vignette qui coûte 6 000 CFA. Par contre, en refilant un billet de 2 000 CFA à ce gentil gardien de la paix, il a pu récupérer sa moto sans aucun problème.
Ici on dit «c’est ça l’Afrique , mais je dois admettre que je rageais un peu de l’intérieur surtout que lorsqu' il a confisqué la moto, j'ai remarqué qu'il y en avait déjà une bonne douzaine sur le terre plein à côté de lui... Par contre, Amaghana m’a fait voir la situation un peu différemment : selon lui, cet agent de la paix a une famille proche étendue et son salaire de policier n’est probablement pas suffisant pour subvenir à leurs besoins. Il m’a aussi dit qu’il connaissait l’agent et que malgré les apparences, il est quelqu’un de généreux. Enfin, il a reconnu que si lui, Amaghana, avait acheté sa vignette en premier lieu, il n’aurait pas eu à payer ce 2 000 CFA. C’est un fait… De ce point de vue, on peut le voir comme un système de péréquation. Il est certain que ce n’est pas parfait, mais après tout dans la vie les choses ne sont pas juste noir ou blanc…
C’est donc sur cette note un peu amère que je prends le taxi-brousse vers Cévaré ou attend le bus qui part vers Bamako. Le départ prévu pour 15 h est retardé et il est presque 17 h quand nous prenons enfin la route. Le monde du transport en autobus en Afrique est assez particulier, il y a les gens qui prennent leurs billets au terminal et il y a les autres. Pour ma part, j’ai acheté mon billet au guichet ou on m’a donné un reçu qu'au moment de monter à bord je dois remettre au responsable. Jusque-là tout est ce qu’il y a de plus normal. Par contre, une fois que le chauffeur prend la route, on a pas fait 1 km qu’il s’arrête sur le bord du chemin pour faire embarquer d’autres passagers. Et oui, vous l’avez bien deviné: ce sont les autres ; ceux qui essaient d’épargner quelques francs et qui traitent directement avec le chauffeur… «c’est ça l’Afrique»!
Le trajet initialement prévu pour durer huit heures dura malheureusement beaucoup plus longtemps, à cause de tous ces arrêts supplémentaires. Cette fois j'avais décidé de ne pas prendre la même compagnie de transport que j’avais utilisée pour me rendre à Tombouctou et réflexion faite, je crois que j’aurais mieux fait de continuer avec le même transporteur. L’autobus est sale et derrière moi il y a une dame qui transporte un gros sac de poissons séchés. Quand on roule ce n’est pas si mal mais aussitôt l’autobus à l’arrêt, une odeur de poisson pas trop frais m’envahit et me donne chaque fois l’envie de gerber… Le trajet promet d’être long...
Il est 4 h 30 du matin quand nous arrivons finalement à Bamako et comme je ne veux pas me casser la tête, je décide de me prendre une chambre à l’hôtel Salam; le grand luxe après une semaine dans le désert à coucher dans un lit pas trop confortable et à utiliser une toilette turque chaque matin. À la réception de l’hôtel je demande l’heure à partir de laquelle je peux réserver une chambre pour le lendemain. On me répond que le changement de date est à 7 h. Je demande alors si je peux attendre dans le lobby au lieu de payer une nuit au complet pour seulement 2h30 d'attente. Au bout de trente minutes, le type vient me voir et m’offre la chambre tout de suite, je crois qu’il m’a pris en pitié! Mais au diable la gêne! Je me fous un peu d’être pris en pitié puisque quelques minutes plus tard, me voilà enfin dans une belle chambe avec un bon lit, une toilette propre et le branchement internet. Je suis comblé!
C’est donc dans ce luxueux hôtel que j’ai terminé mon séjour à Bamako. Une petite visite chez Abou Baccar où j’ai rencontré sa famille, un souper avec Bouba et sa copine ainsi qu’un couple d’amis et me voilà parti vers d’autres contrées. C’est maintenant le Bénin qui m’attend.
Un petit appel à Amaghana qui vient me rejoindre. Je lui explique ce qui vient de se passer à quoi il me répond de ne pas m’en faire, qu’il sera de retour sous peu. Au bout de trente minutes, il se pointe avec sa moto et il semble que tout est rentré dans l’ordre. Il m’explique que l’amende pour se faire prendre sans vignette est de 12 500 CFA et qu’il faut par la suite acheter la vignette qui coûte 6 000 CFA. Par contre, en refilant un billet de 2 000 CFA à ce gentil gardien de la paix, il a pu récupérer sa moto sans aucun problème.
Ici on dit «c’est ça l’Afrique , mais je dois admettre que je rageais un peu de l’intérieur surtout que lorsqu' il a confisqué la moto, j'ai remarqué qu'il y en avait déjà une bonne douzaine sur le terre plein à côté de lui... Par contre, Amaghana m’a fait voir la situation un peu différemment : selon lui, cet agent de la paix a une famille proche étendue et son salaire de policier n’est probablement pas suffisant pour subvenir à leurs besoins. Il m’a aussi dit qu’il connaissait l’agent et que malgré les apparences, il est quelqu’un de généreux. Enfin, il a reconnu que si lui, Amaghana, avait acheté sa vignette en premier lieu, il n’aurait pas eu à payer ce 2 000 CFA. C’est un fait… De ce point de vue, on peut le voir comme un système de péréquation. Il est certain que ce n’est pas parfait, mais après tout dans la vie les choses ne sont pas juste noir ou blanc…
C’est donc sur cette note un peu amère que je prends le taxi-brousse vers Cévaré ou attend le bus qui part vers Bamako. Le départ prévu pour 15 h est retardé et il est presque 17 h quand nous prenons enfin la route. Le monde du transport en autobus en Afrique est assez particulier, il y a les gens qui prennent leurs billets au terminal et il y a les autres. Pour ma part, j’ai acheté mon billet au guichet ou on m’a donné un reçu qu'au moment de monter à bord je dois remettre au responsable. Jusque-là tout est ce qu’il y a de plus normal. Par contre, une fois que le chauffeur prend la route, on a pas fait 1 km qu’il s’arrête sur le bord du chemin pour faire embarquer d’autres passagers. Et oui, vous l’avez bien deviné: ce sont les autres ; ceux qui essaient d’épargner quelques francs et qui traitent directement avec le chauffeur… «c’est ça l’Afrique»!
Le trajet initialement prévu pour durer huit heures dura malheureusement beaucoup plus longtemps, à cause de tous ces arrêts supplémentaires. Cette fois j'avais décidé de ne pas prendre la même compagnie de transport que j’avais utilisée pour me rendre à Tombouctou et réflexion faite, je crois que j’aurais mieux fait de continuer avec le même transporteur. L’autobus est sale et derrière moi il y a une dame qui transporte un gros sac de poissons séchés. Quand on roule ce n’est pas si mal mais aussitôt l’autobus à l’arrêt, une odeur de poisson pas trop frais m’envahit et me donne chaque fois l’envie de gerber… Le trajet promet d’être long...
Il est 4 h 30 du matin quand nous arrivons finalement à Bamako et comme je ne veux pas me casser la tête, je décide de me prendre une chambre à l’hôtel Salam; le grand luxe après une semaine dans le désert à coucher dans un lit pas trop confortable et à utiliser une toilette turque chaque matin. À la réception de l’hôtel je demande l’heure à partir de laquelle je peux réserver une chambre pour le lendemain. On me répond que le changement de date est à 7 h. Je demande alors si je peux attendre dans le lobby au lieu de payer une nuit au complet pour seulement 2h30 d'attente. Au bout de trente minutes, le type vient me voir et m’offre la chambre tout de suite, je crois qu’il m’a pris en pitié! Mais au diable la gêne! Je me fous un peu d’être pris en pitié puisque quelques minutes plus tard, me voilà enfin dans une belle chambe avec un bon lit, une toilette propre et le branchement internet. Je suis comblé!
C’est donc dans ce luxueux hôtel que j’ai terminé mon séjour à Bamako. Une petite visite chez Abou Baccar où j’ai rencontré sa famille, un souper avec Bouba et sa copine ainsi qu’un couple d’amis et me voilà parti vers d’autres contrées. C’est maintenant le Bénin qui m’attend.
Édition: Isabelle Adjahi
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