Pour l’ensemble du pays, seulement 10 à 12% des citoyens disposent d’une assurance santé via leur travail qui leur donne accès à un système de santé entièrement privé. Comme ici il n’y a aucun filet social les personnes malades n'ont d'autres choix que de payer pour recevoir des soins professionnels. C'est pourquoi, dès qu'un membre de la famille est malade, toute la famille se cotise afin de trouver assez d’argent.
Aussi pour pallier à ce problème, certaines ONG ont développé des mutuelles de santé. Elles fonctionnent sur le même principe qu’une compagnie d’assurances mais elles sont à but non lucratif. Les membres cotisent à la hauteur de leur capacité soit environ 100 CFA par mois (25 cents). Or, advenant un problème de santé, les frais de consultation seront remboursés, les médicaments seront co-assurés mais les opérations coûteuses ne seront malheureusement pas couvertes.
Selon Anne R, une femme que j’ai rencontrée qui travaille en coopération au Sénégal depuis plus de 20 ans, le budget de santé du gouvernement sénégalais représenterait 10% du budget national. Par contre, seulement la moitié de cet argent arrive sur le terrain. L’autre moitié servirait à l’administration et à engraisser un système pas toujours efficace. Même si le gouvernement met des sommes pour la santé, personne n’a accès à aucun service gratuitement. Heureusement que certaines ONG offrent des services gratuits en ville ou en brousse en situation de crise.
Le cas de Papis est assez particulier. Vous vous souvenez? Il habite le village de Cachouane en brousse. Il y a 25 ans, alors que le village ne disposait pas d’une case maternité, les femmes ne pouvaient pas accoucher dans le village comme le veut la tradition. Aussi, la maman de Papis, croyant le moment venu, est partie avec sa maman à pieds vers le village voisin de Djembering pour donner naissance à la case maternité locale. La route fait 10 km et la pauvre n’a pu se rendre à temps. Sa mère n'a eu d'autre choix que de l'accoucher là en bordure du chemin. Bien qu'elle ait fait de son mieux, en tirant elle a fracturé l’épaule de Papis qui garde aujourd’hui encore des séquelles du difficile accouchement en brousse. Ha oui j'oubliais, ici les hommes ne sont associés ni de près ou de loin à l’accouchement des femmes, alors elles doivent se débrouiller entièrement seules quoiqu'il arrive.
Édition: Philippe Gay
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Il y a 9 ans
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