mardi 14 avril 2009

L’hospitalité de Tombouctou

Aussitôt arrivé en ville, Hamadou vient me chercher au bureau de la direction générale où le commandant a établi son campement pour la nuit avant de poursuivre son voyage l’aube venue. Sur sa petite moto flanqués de mes sacs, nous arrivons chez lui. Dans sa coquette petite maison de briques d’argile, située littéralement aux portes du désert du Sahara, nous attendent sa femme et leur petit. Après ce voyage particulièrement mouvementé, la seule chose qui me préoccupe est d'enfin me laver. Car, après mon voyage dans la boîte du camion, premières loges pour « apprécier » les retours de poussière de terre rouge, j’ai littéralement changé de couleur. En d’autres termes, je suis crotté!



Après les présentations, je ne perds pas de temps et demande où je peux aller prendre une douche. « C’est au fond de la cour, tout est prêt » me dit Hamadou, en me pointant l'endroit du doigt. C’est donc très enthousiaste que, muni de ma petite trousse et d'une serviette, je me dirige vers la petite pièce. J’entre, je ferme la porte et me retrouve nez-à-nez avec un gros seau d’eau froide, un arrosoir et un gros trou pour… Je comprends alors que je suis vraiment à Tombouctou, mais je me rends surtout compte que certaines choses que l’on prend pour acquises chez nous, sont ailleurs, de vrais petits luxes. Et je ne vous cacherai pas que ces petits luxes sont pour moi indispensables; je ne suis du moins pas prêt de m’en passer pour une trop longue période.



C'est donc, tout propre que je rejoinds à la cuisine Hamadou et Mohamed un collègue, où une intéressante discussion s’ammorce pendant que Kadi, l'épouse d'Hamadou, nous prépare à diner. Hamadou m’explique en quoi consiste ses activités et comment il est venu à créer son ONG. De mon côté, je lui explique le pourquoi de ma présence en Afrique. Bien que nous ayons des parcours complètement différents et qu’un monde de différence nous sépare, nous nous rendons rapidement compte que nos visions se ressemblent étrangement.

Kadi nous sert le diner que nous mangerons à l’africaine, c'est-à-dire, assis par terre dans le salon, en rond autour des plats disposés au centre. Mais, il faut d'abord se laver les mains avec un petit arrosoir et du savon puis nous pouvons commencer à manger avec les mains en pigeant ici et là dans les plats communautaires. Fait à noter : seuls les hommes sont admis dans le cercle pour déguster le repas. Notre discussion se poursuit tard dans la nuit au cours de laquelle nous abordons plusieurs sujets tels que la religion, la situation des femmes, l’éducation, la vie à Tombouctou, etc.


Édition: Isabelle Adjahi

Aucun commentaire:

Publier un commentaire