jeudi 23 avril 2009

Le commerce au Bénin

Ceux qui me connaissent savent très bien que j’ai toujours la tête remplie de projets et en voici un autre! Frank, que je vous ai présenté dernièrement, est propriétaire d’un petit garage à Cotonou. Il est en affaire depuis une douzaine d’années et son entreprise lui permet de bien faire vivre sa petite famille. Le temps et l’expérience lui ont permi de se bâtir une clientèle fidèle et de signer de petits contrats avec des entreprises.


Vous voyez peut-être où je veux en venir? À l’importation de véhicules vers le Bénin qui peut être très lucratif s'il est bien fait. Nous avons donc eu, Frank et moi, une bonne discussion sur le sujet. En comparant les prix des modèles usagés de chez nous, des États-Unis et de la France, nous avons remarqué une marge de profit potentiel de 50 à 75%. Et puis Frank a tous les contacts pour la revente au Bénin. Voilà tous les ingrédients réunis pour que nous nous lancions dans la mise sur pied d’un projet d’affaire intéressant, n'est-ce pas? Enfin, on verra...


Alors que nous discutions du commerce au Bénin en général, je me rends compte que les choses sont peut-être plus compliquées que je ne les imaginais! Frank m'apprend qu’il est très difficile de travailler à l’importation car les frais de douane peuvent être exorbitants. D’ailleurs, une grosse partie des biens vendus au Bénin sont issus de la contrebande avec le Nigéria pays voisin. Dans l'univers de l’automobile béninois, les pièces neuves vendues par les concessionnaires sont jusqu'à sept fois plus chères que les mêmes pièces de contrebande. Certains garages passent même ces dernières au plein prix et ne se génent pas pour empocher la différence.


Cette contrebande est endémique pour tous les produits de consommation. Frank m’explique que beaucoup de camions de transport traversent le Bénin en transit vers le Togo. Ces camions sont escortés pour faire la traversée, mais comme par magie, ils s’arrêtent tous pour vider une partie du chargement en territoire béninois et l’escorte ferme toujours les yeux. Par la suite, les camions continuent tout simplement leur route et rendus à la frontière du Togo, n'ont qu'à faire une déclaration verbale et le tour est joué.


Il est donc très difficile de posséder un commerce rentable en empruntant les circuits normaux, c’est-à-dire les douanes béninoises. À moins, bien sûr d’avoir des contacts avec les douaniers. Aussi, une bonne partie de ce qui est vendu au marché: tissus, bijoux, chaussures, matériel électronique et autres, passe par le même système parallèle. Du coup, il n’en faut pas plus pour que je me rende compte que mon projet d’affaires super intéressant vient à l’instant de perdre une bonne part de son attrait! Mais je ne baisse pas les bras! Je sais être patient et trouverai sûrement moyen de faire commerce moi aussi!


Édition: Isabelle Adjahi

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